Don d’organes : en parler pour sauver des vies
Aujuourd'hui, partout en France, se tenait la 10 ième Journée Nationale de réflexion sur le don d’organes et la greffe, organisée par l’Agence de la biomédecine.
Une occasion d’évoquer le sujet et surtout d’en parler avec ses proches.
"Pour sauver des vies, il faut l’avoir dit".
Tout l’intérêt de cette 10
ème Journée nationale de réflexion sur le don d’organes et la greffe se trouve dans son slogan, qui s'est déroulée le mardi 22 juin.
Le message :
il faut avertir
ses proches et sa famille
de sa volonté
de donner ses organes.
"
Pour une personne qui ne souhaite pas faire la démarche,
la première solution est de s’inscrire dans le registre des refus ou d’en parler à sa famille, nous explique l’Agence de la biomédecine.
Mais pour une personne qui souhaite faire un don,
la seule solution est de le faire savoir par la parole."
Contrairement à ce que la plupart des gens pensent, une carte de donneur n’a aucune valeur légale "La carte facilite la démarche des médecins qui est celle de poser la question du don d’organe aux proches, dans le moment délicat de l’annonce du décès", ajoute un représentant de l’Agence.
Même avec une carte, la famille est interrogée sur le souhait du défunt, mais si celle-ci a connaissance de la volonté du proche, aucune erreur n’est possible.
15 000 malades en attente, 4 400 satisfaitsInstaurée par Martine Aubry, alors ministre de la Santé, en juin 2000, cette journée fait partie d’un programme de santé publique visant à augmenter le nombre des greffes d’organes et de tissus.
Chaque année, depuis dix ans, des activités sont mises en place afin de sensibiliser les Français au don d’organe.
"Ce sujet est de plus en plus populaire, même s’il reste tabou puisqu’il évoque la mort", confie l’Agence de la biomédecine.
Partout en France, dans des associations et coordinations hospitalières, des bénévoles tiennent des conférences, des stands d’informations ou animent des débats.
Plus inattendu : dans le cadre du festival d’Avignon, une jeune comédienne témoignera de sa greffe dans une pièce intitulée «Sarah».
Coralie Russier racontera son histoire, écrite et mise en scène par Roger Lombardot, et parlera de Sarah, le prénom qu’elle a choisi pour nommer la petite fille qui lui a donné son foie.
Selon un sondage Ipsos Santé, seuls 41% des Français de plus de 50 ans ont parlé de leur position à leur entourage, alors que 57% des femmes et 46% des hommes souhaitent faire ce don après leur mort.
Il est intéressant de voir quelles sont les raisons qui poussent les Français à parler de leur choix à leurs familles : 67% des personnes interrogées le font «parce qu'elles savent que la greffe sauve des vies».
Le deuxième mobile est d'épargner à ses proches une décision difficile à prendre : il concerne une personne sur trois.
Faire cette démarche n’est pas compliquée, elle consiste à évoquer le sujet auprès de personnes suffisamment proches pour que le vœu soit exaucé.
Le prélèvement est possible à tous les âges et peut même être envisagé sur certains donneurs sous traitement médical, ou avec de lourds antécédents médicaux.
15 000 personnes sont en attente de greffe,
seulement 4 400 sont satisfaites.
Alors, c’est le moment de sauver des vies,
et donc de parler.
Entretien réalisé par Célia Brochet