
Un Sourire Pour Revivre |
| | Tchernobyl - non lieu pour le professeur Pellerin | |
| Auteur | Message |
---|
geotrouvetout
 Instructeur au sol Points aux jeux : 288
 | Sujet: Tchernobyl - non lieu pour le professeur Pellerin Jeu 8 Sep 2011 - 13:39 | |
| AFFAIRE TCHERNOBYL NON-LIEU POUR LE PROFESSEUR PELLERIN 
Paris, le mercredi 7 septembre 2011
- ***Pour les plus jeunes d'entre nous ou ceux qui ont la mémoire courte,
revenons sur la plus grande catastrophe nucléaire que la planète n'ait jamais connue:
Tchernobyl, c'est quoi ?
Il s'agit de la plus grosse catastrophe nucléaire du monde.
Nous sommes le 26 avril 1986.
Il est 1 h 23 quand le réacteur n°4 de la centrale de Tchernobyl explose au cours d’un test de sécurité à la suite d’erreurs de manipulation, provoquant des rejets d’éléments radioactifs d’une intensité équivalente à au moins 200 bombes d’Hiroshima et contaminant une bonne partie de l’Europe.
Pour éteindre l’incendie et nettoyer la zone autour de la centrale, l’URSS va envoyer en quatre ans 600.000 « liquidateurs » exposés à de fortes doses de radiation avec une protection minime.
Quelles conséquences humaines ?
En 2005, plusieurs agences de l’ONU avaient estimé que 4.000 personnes étaient décédées des suites d’une exposition à la radiation, un rapport qui, selon les écologistes, sous-estime fortement l’impact de Tchernobyl.
Ce rapport allait être contesté par l’Unscear, comité scientifique des Nations unies sur les effets des rayonnements, qui ne reconnaissait que 31 morts d’opérateurs et de pompiers directement imputables aux effets de la radiation.
En février dernier, l’Unscear a fait également état de 6.000 cas de cancer de la thyroïde, dont 15 mortels dus à la consommation par des enfants de lait contaminé.
Plus inquiétants, les chiffres avancés par Greenpeace : au moins 100.000 personnes seraient mortes avant 2005 en Ukraine, en Biélorussie et en Russie des suites de la contamination radioactive (cancers, atteintes au système immunitaire, maladies cardiaques…)
Quelles conséquences écologiques ?
Au terme des dix jours d’incendie au cours desquels se sont produites l’essentiel des retombées radioactives, environ 200 000 km2 ont été fortement contaminés, dont 65 % dans les trois pays les plus touchés.
Le niveau d’irradiation a certes baissé en vingt ans, mais dans certaines zones, il reste supérieur aux doses maximum admissibles (notamment dans les régions de Gomel et de Mogilev en Biélorussie et de Briansk en Russie).
Dans la zone d’exclusion de 30 kilomètres autour de la centrale, on a pu observer des malformations génétiques et des troubles de la reproduction chez les animaux.
Quel coût ?
Le coût véritable et les conséquences environnementales et sanitaires de la catastrophe de Tchernobyl ne seront sans doute jamais connus dans leur globalité.
Source sur l'historique
L’accident spectaculaire de la centrale ukrainienne de Tchernobyl aurait pu nous faire craindre le pire.
Le drame pourtant ne semblait heureusement pas concerner la France : sur les plateaux de télévision, le professeur Pierre Pellerin, alors responsable du Service central de protection contre les rayons ionisants (SCPRI), affirmait que les retombées radioactives en France étaient nulles.
Cette interprétation très rassurante des faits ne résista cependant pas longtemps.
Bientôt différents éléments indiquèrent que la France n’avait pas été si épargnée que ne le laissaient supposer les discours officiels.
Depuis, des cartographies précises de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) publiées en 2006 ont permis de reconstituer le niveau des dépôts de césium 137 en France au lendemain de l’accident nucléaire et de distinguer entre les zones les plus et les moins exposées grâce à une échelle allant de un à quatre.
Avant même ce rétablissement de la vérité, l’observation des réactions des autorités étrangères attisa la méfiance des populations françaises.
En Corse, dès le printemps 1986, les praticiens comparaient ainsi avec étonnement les mesures de précaution prises par l’Italie, concernant notamment la si proche petite île d’Elbe, avec l’immobilisme total des autorités françaises.
Plaintes en cascade
Cette distorsion entre les décisions prises de part et d’autre des Alpes ainsi que ce qu’ils pressentaient être une dissimulation volontaire de l’Etat incita des dizaines de Français à porter plainte contre X pour obtenir justice.
Dans la majorité des cas, ces plaignants s’affirmaient eux-mêmes victimes de Tchernobyl et évoquaient notamment le lien entre leur affection de la thyroïde et les retombées de la catastrophe nucléaire.
Une très longue instruction débuta ainsi en 2001, quinze ans après le drame ukrainien.
Pierre Pellerin mis en examen cinq ans après les premières plaintes
Cette enquête comportait deux volets :
- d’une part, il s’agissait de déterminer si les autorités et/ou les responsables du SCPRI avaient effectivement sciemment dissimulé l’ampleur des retombées radioactives qui touchait la France
- et d’autre part, une investigation sanitaire devait être menée pour mesurer le réel impact de ces retombées.
Concernant le premier élément, le rapport de Paul Genty et Gilbert Mouthon remis en décembre 2005 au juge d’instruction Marie-Odile Bertella-Geoffroy se révélait accablant pour le SCRPI.
Il assurait que ce dernier n’avait transmis aux autorités compétentes qu’une information partielle, les empêchant de prendre les mesures qui s’imposaient.
Pourtant, selon ces deux experts, le SCRPI avait une connaissance assez précise des menaces qui pesaient sur la France.
Paul Genty et Gilbert Mouthon assuraient par ailleurs que les cartes de relevés fournies par ce service étaient inexactes.
Un an après ces révélations, le professeur Pierre Pellerin était mis en examen pour infraction au code de la consommation et placé sous statut de témoin assisté concernant les délits de blessures involontaires et atteintes involontaires à l’intégrité de la personne.
Le cancer de la thyroïde en augmentation parce que mieux dépisté
Ce délit cependant était-il réellement constitué ?
Existait-il effectivement une progression des affections de la thyroïde et en particulier des cancers touchant cette glande liée à l’accident nucléaire ?
De nombreux obstacles se dressaient face à l’élucidation de cette question en raison de la rareté de ce cancer, de l’inexistence à l’époque de registre du cancer en Corse ou encore au fait que l’amélioration du diagnostic a grandement contribué lors des dernières décennies à l’augmentation de l’incidence constatée du cancer de la thyroïde.
Se heurtant à ses différents écueils, les études menées ces dernières années se sont montrées prudentes.
Un rapport publié en mai dernier par l’Institut national de veille sanitaire (InVS) spécifiquement consacré aux cancers de la thyroïde en France rappelait : « Une évaluation des conséquences sanitaires de l’accident de Tchernobyl en France a été publiée en 2001.
Ce travail concluait que les connaissances scientifiques actuelles ne permettent pas d’exclure la possibilité d’un faible excès de cancer de la thyroïde en France lié à cet accident.
Cependant, les estimations quantitatives de risque sanitaire (EQRS) utilisant les niveaux d’exposition aux retombées de cet accident (…) ont permis d’exclure un impact important des retombées de Tchernobyl en France ».
Par ailleurs, la conclusion de ce rapport qui confirmait une augmentation du nombre de diagnostics de cancer de la thyroïde de 6 % par an entre 1980 et 2005 assurait : « L’évolution des pratiques médicales est principalement évoquée pour expliquer ce phénomène.
Les évaluations quantitatives de risque sanitaire, associée à la surveillance des évolutions temporelles et spatiales du cancer de la thyroïde, ont permis d’exclure un impact important des retombées de Tchernobyl en France ».
Non-lieu
Face à cette analyse globale de l’InVS, l’enquête publiée cet été par Pierre-Marie Bras et Gilbert Mouthon portant sur les dossiers d’un endocrinologue de l’île de Beauté qui fut pratiquement seul à exercer cette spécialité sur l’île avant 1986 et qui confirmait une progression des troubles thyroïdiens après cette date en Corse, se révèle d’un faible poids.
Il semble d’ailleurs que l’ensemble des pièces accumulées par l’instruction n’a finalement pas su emporter la conviction du parquet qui, au printemps dernier, a réclamé un non-lieu tandis que l’instruction du juge Marie-Odile Bertella-Geoffroy était interrompue.
Aujourd’hui, sans surprise, la chambre d’instruction de la Cour d’appel de Paris a suivi l’avis du Parquet et a choisi de clore l’enquête ouverte en 2001.
Les parties civiles devraient se pourvoir en cassation.
Aurélie Haroche |
|  | | | Tchernobyl - non lieu pour le professeur Pellerin | |
|
Sujets similaires |  |
|
Sujets similaires |  |
| |
Page 1 sur 1 | | | Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|