
Un Sourire Pour Revivre |
| | [CANCER COLORECTAL] - la coloscopie | |
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geotrouvetout
 Instructeur au sol Points aux jeux : 288
![[CANCER COLORECTAL] - la coloscopie Empty](https://2img.net/i/fa/empty.gif) | Sujet: [CANCER COLORECTAL] - la coloscopie Sam 22 Mai 2010 - 3:54 | |
| M E M E
P A S
P E U R![[CANCER COLORECTAL] - la coloscopie 1532zwz](https://2img.net/h/oi47.tinypic.com/1532zwz.jpg)
Une coloscopie ? Non, je ne me défile pas. Je sais, je dois prendre rendez-vous depuis dix ans. Ah, c'est aujourd'hui
Bon. Vous venez de fêter vos 50 ans et vous savez que vous deviez passer une coloscopie. Mais vous ne l'avez pas fait, car vous avez de très bonnes raisons, que voici :
1. - Vous êtes trop occupé 2. - Il n'y a pas de cas de cancer colorectal dans votre famille 3. - Vous n'éprouvez absolument aucun symptôme 4. - Vous ne voulez pas qu'un médecin vous enfonce un tube de 5 m dans le derrière
Passons en revue ces quatre points un par un. Ou plutôt, non ..... puisque votre seule vraie raison, avouez-le, c'est la quatrième. L'idée qu'un autre être humain, meême appartenant au personnel médical, soit profondément impliqué dans la zone dite "postérieure" de votre individu vous donne des frissons .... dans le dos.
Je le sais, je suis comme vous. En pire. Evoquer la moindre procédure médicale me donne la nausée, ne serait-ce que pour prendre rendez-vous.
L'année de mes 50 ans, tout le monde m'a dit que je devais passer une coloscopie. Et j'étais parfaitement d'accord .... mais pas tout de suite. Si bien que je suis arrivé à 55 ans, vierge de cet examen. J'ai tout fait pour y échapper, et je n'en suis pas fier.
Tout a commencé le jour où un côlon géant de 15 m de long est arrivé en ville. Je ne vous mens pas, parole d'honneur ! Baptisé le Côlon colossal, il faisait partie d'une exposition itinérante conçue pour sensibiliser la population au danger du cancer colorectal. Le principe ? Vous faire ramper à l'intérieur du Côlon colossal pour découvrir divers objets éducatifs (polypes, tumeurs et hémorroïdes de la taille d'un ballon de football) dans l'espoir que vous vous exclamerez : "Bon sang ! Je ferais mieux de subir cet examen immédiatement !"
Je signe même, à la sortie de ce parcours du combattant, une promesse solennelle d'en faire autant dans les plus brefs délais. Mais je ne tiens pas parole. Je suis un imposteur, un hypocrite, un menteur ; j'aurais dû me lancer dans la politique ^^
Cinq ans s'écoulent. J'ai 60 ans et toujours pas subi de coloscopie. Puis, il y a quelques semaines, je reçois un courriel de mon frère Sam, qui a dix ans de moins que moi, mais nettement plus adulte. Il s'adresse à ses deux frères aînés, Phil et moi.
"Chers frères, Je viens de passer une coloscopie de routine, et les nouvelles sont mauvaises. J'ai un cancer. Heureusement, les médecins disent que nous l'avons pris à temps et qu'ils pourront probablement en venir à bout. Croisons les doigts et touchons du bois. Bien sûr, ils recommandent que vous vous fassiez examiner. Mais j'imagine que c'est fait depuis longtemps".
Oui. Bon.
Je commence à appeler Sam. Et le trouve résolument optimiste, quoique mort de trouille. Ensuite, je passe un coup de fil à un ami gastro-entérologue. Quelques jours plus tard, dans son bureau, le médecin me montre un diagramme du côlon, un organe de 1,50 m de long qui part dans toutes les directions. Puis, patiemment, il m'explique de façon rassurante et détaillée comment se déroule une coloscopie. Je hoche la tête d'un air entendu sans entendre un mot de ce qu'il me dit, assourdi par les hurlements de mon cerveau : il va te passer un tube de 5 mètres dans le derrière !
Je quitte son bureau avec des instructions écrites et une ordonnance pour un produit appelé Moviprep.
La veille du jour fatidique, je n'ai droit pour toute nourriture qu'à un malheureux bol de bouillon -autant dire de l'eau-. En fin de journée, je prépare le Moviprep, deux paquets de poudre à diluer dans 1 litre d'eau tiède. Il me faut une bonne heure pour avaler le tout, vu le goût épouvantable de la mixture. Un mélange (et je suis poli) de bave de crapaud et de nettoyant ménager, avec un soupçon de citron.
La notice du produit, manifestement rédigée par un gars plein d'humour, précise que son absorption peut "provoquer l'expulsion de selles très liquides". C'est comme de dire que si vous sautez du toit, vous risquez d'entrer en contact avec le sol.
Moviprep est un laxatif de force nucléaire. Je ne veux pas trop entrer dans les détails, mais avez-vous déjà vu un lancement de navette spatiale ? C'est assez proche de l'expérience Moviprep, avec vous dans le rôle de la navette. Enfermé plusieurs heures dans les toilettes à faire gicler l'intérieur de vos boyaux, vous en venez à souhaiter que la cuvette soit équipée d'une ceinture de sécurité. Et quand vous pensez être enfin vide, vous devez boire un autre litre de Moviprep. A ce moment-là, vos intestins se mettent à voyager dans le temps et éliminent de la nourriture que vous n'avez même pas encore avalée. Après cette soirée plutôt épouvantable, je trouve enfin le sommeil. Le lendemain matin, ma femme me conduit en voiture à la clinique. Je suis très nerveux, non seulement à cause de l'examen à venir, mais aussi parce que, depuis mon réveil, le Moviprep s'est rappelé plusieurs fois à mon bon souvenir. Et si, par malheur, je me soulageais sur le médecin gastro-entérologue qui va me torturer ? Comment s'excuse-t-on de ce genre de choses ? un bouquet de fleurs ?
A la clinique, il me faut signer un tas de papiers, et ainsi affirmer que j'autorise tous ce que ces maudits forumulaires énumèrent. Puis on m'emmène dans une pièce où j'enfile une de ces chemises d'hôpital qui vous font sentir encore plus nu que vous ne l'êtes. Un certain Eddie insère une petite aiguille dans une veine de ma main gauche. Normalement, j'aurais dû m'évanouir.
Dans la salle voisine m'attend mon ami, le médecin gastro-entérologue, en compagnie d'une infirmière et d'un anesthésiste. Je ne vois pas le tube de 5 m, mais je sais qu'il l'a caché quelque part. Il me fait rouler sur le côté, et l'anesthésiste relie un truc à l'aiguille sur ma main. J'entends de la musique (Dancing Queen, par ABBA) et je fais remarquer au gastro-entéro que, de toutes les chansons possibles, c'est la moins appropriée pour ce genre d'intervention. "Tu veux que je monte le volume ? me répond-il de son poste quelque part derrière moi. - Très drôle !"
J'entends mon cerveau qui hurle : "Il va te passer un tube de 5 m dans le derrière"
C'est l'heure, le moment que je redoute depuis 10 ans. Si vous avez l'âme sensible, préparez-vous au choc, parce que je vais vous raconter le déroulement de l'opération dans les moindres détails.
Sauf que je n'en ai aucune idée. J'ai dormi tout le long. A un moment donné, ABBA hurle : "dancing queen ! Feel the beat from the tambourine.... (la reine de la danse ! tu sens le rythme du tambourin....). Et l'instant d'après, je me réveille dans l'autre pièce. Au-dessus de moi, le gastro-entéro me demande comment je me sens. Je me sens très bien. Je me sens encore mieux quand il me dit que tout est fin et que mon côlon a brillamment passé l'examen. Je n'ai jamais été aussi fier d'un de mes organes internes.
J'en arrive au but de mon exposé. En plus d'être un pathétique froussard, je me suis conduit durant plus de 10 ans comme un parfait imbécile. L'examen que je craignais se résume à bien peu de chose. Aucune douleur et, à l'exception du Moviprep, pas même d'inconfort. J'ai vraiment risqué ma vie pour rien.
Mon frère Sam n'a pas été stupide comme moi. Si, à l'âge de 50 ans, malgré tous les avis médicaux, il avait refusé de subir une coloscopie, il aurait tout de même eu un cancer. Sans le savoir. Et, quand les symptômes seraient apparus, il se serait retrouvé dans une situation beaucoup plus grave. Mais mon frère est un adulte responsable.
Il est en convalescence maintenant. Le pronostic est bon et tout le monde est optimiste.
Ce qui m'amène à vous, monsieur ou madame "Plus-de-50-ans-qui-n'a-pas-passé-de-coloscopie".
C'est simple : - ou vous avez un cancer colorectal : une coloscopie permettra aux médecins d'intervenir rapidement
- ou vous n'en avez pas : c'est très rassurant de savoir que tout va bien.
Bref, il n'y a aucune raison de se défiler devant l'examen.
Donc, ne le remettez pas à plus tard. Allez-y maintenant. Et n'oubliez pas de préciser que vous voulez la version sans la musique d'ambiance !
(récit de Dave Barry) Source du texte et image : SRD n° 758 page 103 |
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