
Un Sourire Pour Revivre |
| | Première mondiale: une reconstitution de la trachée | |
| Auteur | Message |
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geotrouvetout
 Instructeur au sol Points aux jeux : 288
 | Sujet: Première mondiale: une reconstitution de la trachée Lun 3 Jan 2011 - 2:37 | |
| Première mondiale une reconstitution de la trachée Après l'annonce officielle de cette prouesse chirurgicale, le Pr Philippe Dartevelle (chef du département de chirurgie thoracique, vasculaire et transplantation cardio-pulmonaire à l’hôpital Marie-Lannelongue au Plessis-Robinson) et le Dr Frédéric Kolb (chef du service de chirurgie plastique à l’Institut Gustave-Roussy à Villejuif) l’expliquent dans le détail.
Quelles maladies entraînent le plus souvent une obstruction de la trachée ?
Pr Philippe Dartevelle. Il y en a plusieurs, que je vous cite par ordre de fréquence. - 1. Des tumeurs cancéreuses primitives. - 2. Des envahissements de la trachée, consécutifs à un cancer de la thyroïde. - 3. Des séquelles d’une intubation trop prolongée (parfois sur des sujets en état de choc). - 4. Des pathologies inflammatoires ayant détruit la trachée telles que la maladie de Wegener.
Quelles peuvent être les conséquences de cet envahissement ?
Le malade, au fur et à mesure de l’évolution de sa pathologie, va vers l’asphyxie.
Au départ, le diagnostic est difficile à établir car les premiers signes cliniques (toux, essoufflement...) peuvent être attribués à l’asthme ou des maladies courantes pour lesquelles on prescrit d’abord un sirop.
Seule l’endoscopie bronchique permet de déceler l’origine véritable des symptômes.
Quelle est la prise en charge conventionnelle de ces obstructions ?
Quand la lésion envahit moins de 50 % de la longueur de l’organe, on effectue une résection chirurgicale de la partie malade avec une suture (en ouvrant la base du cou).
Cette technique permet d’obtenir de très bons résultats.
Mais lorsque la lésion dépasse la moitié de la longueur de la trachée, on ne peut malheureusement plus envisager cette opération.
C’est trop tard !
Or, il s’agit là de plus de la moitié des malades.
Les symptômes importants surviennent quand l’orifice est rétréci de plus de 50 %, le malade respire alors difficilement.
A ce stade, le recours consiste à introduire un tuyau dans la trachée pour permettre au malade de respirer.
Décrivez-nous la nouvelle technique chirurgicale que vous avez mise au point avec le Dr Kolb ?
Il s’agit, dans un premier temps opératoire, de prélever un rectangle de peau et son tissu sous-cutané (un lambeau), au niveau de l’avant-bras, avec son artère et sa veine radiales.
Dans un deuxième temps, on transforme ce lambeau en un tube d’un même diamètre que celui de la trachée.
La troisième étape va consister à rigidifier ce prélèvement cutané pour lui permettre, une fois mis en place, de résister aux pressions induites par l’arrivée d’air dans les poumons.
Pour fabriquer cet implant rigide, on prélève du cartilage au niveau des côtes, que l’on introduit ensuite dans la paroi du tube improvisé, entre la peau et son tissu sous-cutané.
A ce stade, on est enfin parvenu à mettre au point un implant qui pourra remplacer la trachée.
Quelle est la dernière étape de ce protocole de reconstitution ?
On enlève la trachée malade et on implante le prélèvement transformé en tube résistant.
Ensuite, pour nourrir cette “néotrachée”, on relie, par sutures, l’artère et la veine radiales aux petits vaisseaux du cou.
Il faut environ douze heures pour réaliser cette intervention.
Quels ont été les résultats de cette nouvelle technique chirurgicale ?
Chez 5 patients opérés d’un remplacement partiel ou total de la trachée, nous avons obtenu d’excellents résultats avec un recul de six ans à six mois.
Lors de nos premiers essais, nous avons malheureusement eu des échecs.
Quelle va être la prochaine étape ?
Les échecs sont le plus souvent dus au fait que la peau n’a pas, comme les bronches, des cils qui font remonter les sécrétions à l’extérieur.
D’où la survenue d’infections.
Le Dr Frédéric Kolb et mon assistant, le Dr Dominique Fabre, travaillent actuellement sur une technique qui consiste à remplacer la peau par une culture de cellules épithéliales respiratoires.
Le but est d’obtenir un revêtement semblable au tissu bronchique muni de cils.
Les premiers résultats sont prometteurs. Entretien réalisé par Sabine de la Brosse |
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